Mosaïques (bis)
Format : 17 x 24
Nombre de pages : 296
ISBN/EAN : 978-2-37355-619-3
21 euros
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Arnaud REBOURG & El Mahdi JUWADU
Mosaïques est un poème à deux voix évoquant les « aléas » de la naissance : Jûwadû est le nom du père, originaire du monde arabe ; Rebourg est le nom de la mère, originaire du monde occidental ; el-Mahdi est, comme vous l’aurez aisément compris, le prénom arabe, et Arnaud, le prénom français. Voilà pour le fond(s) de l’affaire.
Mosaïques est divisée en trois parties renvoyant, comme l’introduction l’indique, aux trois significations possibles du mot : la Mosaïque des Muses, celle des jardins et celle de Moïse.
À partir de ce triple sens, il est tenté de donner sens au chaos de la vie. Entre les portes du visible et de l’invisible, il se construit alors une cosmogonie qui plonge ses questions dans le monde méditerranéen, là où la poésie contemporaine trouve ses deux sources : celle d’un monde qui se bat pour exister de façon claire et formelle, et celle d’un monde qui n’en finit pas de dire l’obscurité de sa peur identitaire.
Divisé en trois parties, Mosaïque peut l’être aussi en deux parties : celle qui fait appel à la connaissance sensible, soit la poésie, et l’autre partie qui fait appel à la connaissance rationnelle, soit les développements « théoriques » contenus dans les Haltes, et nous avons là l’explication du sous-titre : « poème à deux voix », qui renvoie lui-même aux deux rives de la Méditerranée, symbolisées dans une Grenade à la fois rêvée et réelle :
Grenade ô ma ville éclatée
Ô mon fruit doux de la discorde
L’espoir dans notre obscurité
Ma prière au chant qu’on accorde
Grenade ô le fruit défendu
Qui dit le vin de la douleur
Qui dit le miel c’est entendu
Dira le chant de nos malheurs
Ô qui dira dans l’avenir
Cette étrange étrangeté
De l’homme à lui-même bannir
Le propre chant de ses étés
Qui dit ma ville dit ton sein rond
Le sang et l’orage et l’éclair
Qui dit Grenade où nous boirons
Le dernier vin de nos colères
Et l’instrument de ma romance
En deux coupé par les canons
Remonte les rivières et danse
Sur les deux quais d’où nous venons
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